Aujourd’hui le doute ne subsiste plus. Son discours à Bastia a été limpide, violent et limite humiliant pour les nationalistes. Le décor déjà : cinq drapeaux français, cinq drapeaux européens, pas de drapeau corse et les élus nationalistes fouillés à l’entrée. Macron vient expliquer qu’il est prêt à faire rentrer la spécificité de la Corse dans la Constitution mais n’affiche pas le drapeau corse.
Et sur le fond ça se résume à un mot : NON ! Bien évidemment il ne s’est pas exprimé de manière aussi directe mais sur toutes les revendications principales il a fermé la porte. Statut de résident : NON ; co-officialité du corse avec le français : NON ; amnistie : NON ; une autonomie de plein exercice : NON. Et il a renvoyé les Corses à leurs responsabilités, en expliquant par exemple que c’était peut-être de leur faute si il y avait une spéculation immobilière en Corse. Macron se permet même de donner des leçons sur l’identité corse en agitant en permanence l’épouvantail du « repli sur soi ». Argument si pratique envers ceux qui défendent simplement « qui ils sont » mais qui ne prend pas en compte le nationalisme chauvin de la République centralisée et dirigiste. Il n’a cessé de faire des illusions au terrorisme des temps passés comme s’il était encore d’actualité et que tous les Corses en étaient dépositaires.
Quand il y a négociation et dialogue il n’y a pas un perdant ni un gagnant, ça doit être donnant-donnant. Le président de la République a ouvert la porte à une seule revendication des Corses : l’inscription de la Corse comme territoire spécifique dans la Constitution (article 72). Il ne met pas là en danger son idéologie jacobine car cela veut tout dire et rien dire. Il précise lui-même qu’il faudrait « …en définir les contours exacts et que ce n’était sûrement pas la clé de voûte ». En somme, il s’agit là en fait d’un statu-quo jusqu’à preuve du contraire. Il a donc choisi la ligne dure face aux élus corses.
Nous en restons toujours au mêmes principes qui ont forgé la France au moment de la Révolution. En cela le président ne fait absolument pas preuve de modernité mais plus d’un archaïsme logique pour le jacobin qu’il démontre de plus en plus être. La République est, et sera, que si elle répond aux attentes des peuples, elle ne doit être que le réceptacle des envies et des besoins de la majorité de la population sur chaque territoire qui la compose. Auquel cas, elle n’est qu’un outil coercitif et autocratique.