L’autonomie, qu’est-ce que c’est ?

Depuis la victoire des nationalistes en Corse il y a une semaine et leur projet d’autonomie d’ici trois ans, le sujet des territoires est de nouveau mis sur la table. Mais il existe en France une véritable confusion entre certains termes qui pourtant revêtent des réalités très différentes. Nous défendons un projet d’autonomie pour la Bretagne, rappeler la signification de certains concepts n’est pas de trop.

L’autonomie ce n’est pas l’indépendance, qui est la séparation d’une partie du territoire national pour devenir un État de plein droit comme l’est la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni,…

L’autonomie ce n’est pas le régionalisme, qui est le transfert de compétences de l’État aux régions, qu’on pourrait appeler décentralisation, mais sans pouvoir législatif ou fiscal.

L’autonomie c’est l’attribution d’un statut spécial à un territoire au sein de la République. Cette collectivité a des pouvoirs élargis, avec transfert de compétences et de budget. Mais également un pouvoir législatif, c’est-à-dire qu’elle va adapter les lois nationales au contexte local et en promouvoir d’autres si elle le souhaite, et un pouvoir fiscal, c’est-à-dire qu’elle va pouvoir lever ses propres impôts qui lui permettront de financer des politiques économiques et sociales adaptées au territoire en question, et sortir de la dépendance à l’État.

Si la Bretagne était autonome, qu’est-ce que cela pourrait donner ?

Notre territoire est particulier : c’est une presqu’île en périphérie de l’État français. Nous avons une histoire en partie différente du reste du territoire nationale et nous avons également une culture différente.

La Bretagne autonome pourrait décider de s’investir pleinement dans les énergies renouvelables, un véritable levier pour la création d’emplois et qui pourrait mettre fin à la dépendance énergétique de notre région, quand au niveau national on privilégie toujours le nucléaire.

• Elle pourrait décider de dire non au CETA.
• Elle pourrait décider d’investir profondément dans l’économie sociale et solidaire.
• Elle pourrait décider de mettre en place un rééquilibrage territorial, en répartissant mieux les investissements et les compétences sur l’ensemble de la Bretagne pour éviter que l’ouest breton se vide petit à petit à la faveur de Rennes et Nantes.
• Elle pourrait décider de renforcer les services publics localement, notamment de santé.
• Elle pourrait décider de mettre en place le régime de sécurité sociale alsacien-mosellan qui est moins coûteux et plus performant.
• Elle pourrait décider de développer des transports utiles au quotidien et à l’ensemble des Bretons, en améliorant ou en créant de nouvelles liaisons ferroviaires nord-sud qui font défaut à la Bretagne.
• Elle pourrait décider de valoriser nos langues (breton et gallo) en en développant l’usage de manière quotidienne, avec un programme ambitieux d’apprentissage dans les écoles comme en Corse.
• Elle pourrait décider d’une répartition plus équitable de l’offre de formations sur l’ensemble du territoire pour apporter un dynamisme aux territoires les plus touchés économiquement et démographiquement.

Nous pourrions décider d’un grand nombre de choses qui serait favorable au développement de la Bretagne et au respect de ses habitants. L’autonomie, c’est être responsable et pas dépendant des autres. On apprend aux enfants à être autonome, on souhaite l’autonomie énergétique, l’autonomie alimentaire,… Pourquoi ne voudrions pas de l’autonomie politique ? L’autonomie ce n’est pas le rejet de la République, c’est simplement du bon sens. C’est dire que localement nous sommes plus à même de savoir ce qui est bon pour nous.