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Nantes Métropole autorise les commerces du centre-ville à ouvrir le dimanche

7e6a2c8ee694810d38a26902613c409d« Les commerces situés sur la Communauté Urbaine de Nantes Métropole, qui en feront la demande au maire de de leur commune, telle que prévue par l’article L3121-6 du code du Travail, auront la possibilité d’ouvrir les dimanche 14 et 21 décembre 2014, de 14h à 19h ».

Suite au voeu favorable de Nantes Métropole le 14 novembre dernier, trois organisations d’employeurs (CGPME, Medef, UPA), deux associations de commerçants (Plein Centre et Unacod) et trois syndicats (CFDT, CFECGC et UNSA) ont signé ce jour un accord confirmant l’autorisation d’ouverture le dimanche pour les commerces de Nantes Métropole. (fichier joint ci-dessous)

Protocole d’accord travail du dimanche. Nantes Métropole

La libéralisation du travail dominical fait l’objet d’un débat récurrent dans la société civile et dans les institutions locales, notamment depuis que Jean-Marc Ayrault et Dominique Rimbert, comme présidents de Nantes Métropole, avaient pris l’habitude de faire voter un vœu annuel par lequel les représentants des communes membres s’y déclaraient opposés. 

Depuis 1989, le refus des 24 communes composant la communauté urbaine valait même pour les fêtes de fin d’année et a été, l’année dernière encore, la position du Conseil communautaire qui craignait alors l’avantage excessif qui aurait ainsi été accordé aux pôles commerciaux installées dans la périphérie nantaise (Atlantis à St Herblain, Leclerc à Orvault, Paridis, Auchan St Sebastien, Atout Sud Rezé, Océane Rezé, Pôle Sud à Basse Goulaine).

Ces grandes surfaces ayant été exclu de l’accord sur consentement de leurs représentants, convenons que cette position est désormais infondée. Mais qu’en est il alors des autres considérant évoqués le 14 octobre 2013 par la même assemblée ? 

« Considérant les retombées sur les liens familiaux, sociaux et associatifs, sur la préservation du commerce de proximité, la position commune arrêtée pour l‘ensemble de l’agglomération, depuis 1989, est de ne pas accorder de dérogation à la règle du repos dominical. Elle a été formulée dès 1996 comme un vœu des instances du District puis, de la Communauté Urbaine à compter du 1er janvier 2001. Il apparait donc souhaitable, cette année également, de recommander aux municipalités de maintenir la même position et de la conforter par un vœu de l’ensemble des maires de la Communauté Urbaine. » (Compte rendu des délibérations de Nantes Métropole le 14 octobre 2013)

N’y aurait-il plus de familles, de proches, de clubs sportifs et de loisirs qui nous occupent notre temps, si précieux pour nos patrons ? 

Nos décideurs auraient-ils eu, sans qu’ils n’aient pour une fois pris la peine de nous les communiquer, la démonstration de l’efficacité économique d’une telle mesure alors que toutes les études disponibles concluent de manière contraire ? 

Peut-être encore ont ils eu connaissance d’une théorie de la relance qui permettrait à la consommation d’augmenter sans variation du pouvoir d’achat ? 

Ou peut être encore cet exécutif croit-il à l’intervention divine d’une main invisible le dimanche dans le portefeuille des Nantais ? 

Quoiqu’il en soit, ça ne nous parait pas très sérieux.

Un avenir inquiétant

Les élus de Nantes Métropole, et les signataires de cet accord qui le décrivent contre toute raison comme un puissant dispositif anti-crise, semblent malgré tout bien pessimistes. En effet, ceux-ci déclarent vouloir « inscrire ce dispositif dans le temps. » Nous sommes déjà loin du caractère exceptionnel pourtant rappelé sans relâche par des élus de gauche, sans doute parmi les promoteurs du projet les plus complexés.

Nous nous attendons donc à ce que, rapidement, les organisations patronales et les associations de commerçants réclament à nouveau une ouverture « exceptionnelle » du dispositif pour une de ces opérations commerciales dont le capitalisme a le secret. Car en ce mois de Noël, c’est bien de capitalisme qu’il est question, et non de religion, même si celle ci nous fournit en France une bonne part de ces occasions. 

Un modèle en question : le capitalisme

A ceux qui en doutaient encore, il n’est pas question ici de célébrer la Nativité. Il s’agit de célébrer, dans l’opulence pour ceux qui le pourront, la société de consommation dans ses plus beaux atours. De nous féliciter, ensemble moins quelques uns, de la production à bas coûts et dans des conditions parfois inhumaines, de jouets, de textiles ou encore de matériel informatique. De fermer les yeux sur la pollution que génère cet évènement et le mode de vie consumériste en général, entre le transport intercontinental et la quantité phénoménale de déchets produite. D’encourager des dépenses d’énergie au delà du raisonnable pour éclairer les bâtiments, les rues et les vitrines des centre ville. 

A ceux qui, pour respecter la tradition, pour faire plaisir, pour affirmer un statut social auprès de leur famille, de leurs proches, de leur propre estime, vont dépenser des sommes parfois colossales, voire contracter des crédits pour participer dignement, croyez vous, à ce rite destructeur, nous disons : rassurez vous, Nantes Métropole veille avec les patrons sur vos économies : au moins le dimanche, quand vous travaillerez, vous n’aurez pas le temps de dépenser votre argent. 

Interrogeons enfin les derniers arguments des élus s’étant prononcé en faveur de cette libéralisation : le plus récurrent est celui de la pression concurrentielle accrue des grandes surfaces commerciales sur les magasins de centre ville. Pourquoi Nantes Métropole n’a t il pas rappelé en 2008 à Charles Gautier la solidarité entre les communes de la Communauté Urbaine ont quand la Ville et la Commission Départementale d’Equipement Commercial (CDEC) ont autorisé en 2008 les travaux d’agrandissement du centre Atlantis ? Depuis la fin des travaux, en 2012, le centre commercial, à 15 minutes en tram du centre ville, accueille 113 magasins (dont Ikea, Apple, Hollister et 23 restaurants dans 14 000 m2. 

Quant à cet argument de la prise en compte de l’évolution de la consommation, notamment vers le ecommerce, il est presque insultant. Supposerait il que nous n’ayons d’autres horizons qu’un travail 24/24, puisque c’est l’amplitude horaire des sites marchands ? Là encore,restons sérieux : 

Le cabinet Deloitte vient de remettre son rapport sur les intentions d’achats des Européens et celui ci prévoit une hausse de 10 points par rapport à l’année dernière de la part des hypermarchés dans les magasins en dur pour les achats de Noel, ce qui leur permet d’atteindre 48% du marché, en raison notamment de la sensibilité au prix et de l’offre promotionnelle disponible. L’hypermarché, qui profite aussi des achats alimentaires, devient le premier lieu de shopping de Noël, toutes catégories de produits confondues. 

A l’inverse, comme le rapporte le Nouvel Obs le 13 novembre dernier, « la part des achats réalisés sur internet (un tiers des cadeaux) devrait accuser un recul de 5 points pour cause de concurrence accrue entre les enseignes disposant de magasins en dur et qui multiplient les promotions et les services à la clientèle. »

Un mot encore sur le fantasme d’une libéralisation sur la base du volontariat. Si, à l’embauche, votre patron vous demande si vous êtes prêt à travailler le dimanche, devinez quelle est la bonne réponse ?

L’UDB Jeunes réaffirme son indéfectible opposition à la libéralisation du travail dominical et appelle à des actions unitaires dans le centre-ville de Nantes le dimanche 14 et 21 décembre prochain.


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