Manuel Valls aurait-il rejoint la droite populaire? Il se débrouille en tout cas très bien pour remplacer à lui tout seul une UMP en pleine décomposition. Non seulement le ministre de l’intérieur n’a pas rompu avec les politiques menées par ses prédécesseurs, en refusant de mettre en place les attestations de contrôle d’identité qui figuraient pourtant dans le programme du président élu, et en poursuivant la chasse aux roms; mais il complète le tableau du super-flic dominateur en ajoutant une dose de jacobinisme brutal qui lui fait presque dépasser Nicolas Sarkozy.
Comment ne pas penser au discours des dirigeants français des années 1950 en entendant Manuel Valls lancer « La Corse c’est la France » en réponse à la situation dramatique de l’île? Si on parle bien de cette France qui permet à ses préfets d’accorder des dérogations au droit français et européen pour satisfaire des intérêts privés, la Corse n’est pas prête de sortir la tête de l’eau! Quand on voit Manuel Valls laisser extrader Aurore Martin en Espagne, où elle risque la prison, au main d’une police aux méthodes douteuses, pour avoir simplement participé à une réunion publique, on comprend mieux que le ministre recycle les discours de la Guerre d’Algérie! Et c’est le même ministre qui a bloqué la création d’une collectivité basque sous prétexte qu’ETA n’avait pas déposé les armes, comme si un groupe terroriste était plus légitime pour négocier que les élus basques choisis par les citoyens…
À l’opposé de ce ministre qui n’a rien a faire dans un gouvernement de gauche et qui manie l’amalgame et la menace pour étouffer des revendications populaires, nous nous investirons durant les prochains mois dans la campagne de l’UDB pour l’autonomie de la Bretagne dans une France fédérale. Nous conseillons donc aux habitantes et aux habitants de Lorient, où Manuel Valls sera demain, de ne pas aller écouter les discours d’un homme qui n’a que mépris à leur offrir, mais plutôt de prendre contact avec la section lorientaise de l’UDB pour exiger à nos côtés que l’acte III de la décentralisation ne soit pas sacrifié à l’ambition d’un nouveau Sarkozy.