Jeunes de l'UDB. L’Union démocratique bretonne (UDB) est un parti de gauche, autonomiste et écologiste.

L’UDBy échange avec Najat Vallaud-Belkacem

nadjaA l’invitation du député socialiste Gwendal Rouillard, la ministre des droits des femmes et porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem était vendredi 12 octobre dernier en visite à Lorient. Lors de cette journée ponctuée par une visite au Pôle Mère-Enfant, puis au Port de Pêche à la rencontre des fileyeuses, la ministre a exposé les orientations et les réformes engagées par le gouvernement devant un amphi rempli, dans les locaux de l’Université Bretagne-Sud, où l’UDB Jeunes était présente.

 Le discours de la porte-parole du gouvernement était dans la droite ligne de l’action gouvernementale, aucune annonce surprise n’est apparue dans ses propos. La ministre a plaidé pour davantage de justice sociale, a insisté sur la réforme future de la LRU et des assises territoriales de l’enseignement supérieur et de la recherche organisées en ce sens actuellement. Elle a également mentionné l’importance de l’instauration des cours de morale laïque à l’école, n’a pas manqué de remarquer que le domaine agricole était encore l’un des secteurs où la France possédait une balance commercial excédentaire. Enfin, Najat Vallaud-Belkacem a précisé que le secteur touristique en Bretagne comportait un large potentiel encore inexploité et que de très nombreux emplois pouvaient être à pourvoir à l’avenir.

Lors de la partie d’échanges avec le public, un de ses militants de l’UDB Jeunes a alors pu prendre la parole pour réagir.

Si la nécessité d’encourager la promotion de la justice sociale est partagée, il est également à noter que la participation des citoyens à la chose politique est à encourager. En effet, la France souffre d’un cruel manque d’initiatives individuelles comme collectives dues en grande partie à l’état de passivité dans lequel sont entretenus les citoyens. Ceux-ci sont en très grande majorité aujourd’hui des électeurs, confiant un mandat impératif à leurs représentants. Il est pour la plupart impossible de s’investir pour une cause car l’écran et la distance entre le pouvoir et le citoyen est tel que le sentiment d’immobilisme et de renfermement prend alors le dessus. C’est en ce sens que le transfert de souveraineté de l’État vers les Régions et les intercommunalités prend tout son sens car cela rapproche le pouvoir décisionnel du citoyen et celui-ci se sent alors plus concerné. Ainsi, l’UDB Jeunes portera un œil ô combien attentif à la réforme de l’acte III de la décentralisation.

Les cours de morale laïque sont abordés selon une mauvaise approche. Le système éducatif français étant par nature organisé à l’envers. En effet, l’enseignement massif et uniforme d’une même notion sans permettre aux élèves d’en percevoir l’origine et la portée n’est aujourd’hui plus adaptée. La réflexion critique et l’analyse contradictoire des élèves n’est de surcroît pas mis en valeur. Les cours d’histoire ou de sciences humaines et sociales relèvent parfois davantage pour les élèves aux leçons à apprendre « par cœur » sans jamais leur permettre d’élargir les notions en question, voire de les critiquer. En effet, c’est l’école de la République qui, dès la fin du XIXème siècle, a nié la culture, l’histoire et la langue du peuple breton. C’est également cette dernière qui a fait qu’aujourd’hui, les citoyens de nouvelle génération sont persuadés que « Nantes n’a jamais été en Bretagne ».

Une proposition de l’UDB Jeunes en ce sens pourrait être de revoir la pédagogie de ce cours de morale laïque. Au lieu de le placer sous l’autorité d’un professeur qui ferait apprendre les paroles de la Marseillaise ou qui expliquerait le concept de Marianne, pourquoi ne pas inverser les rôles? Laisser libre la parole des élèves, écouter leur notion du respect, de l’écoute, de la paix… Un intervenant extérieur (élu local, militant des Droits de l’Homme…) pourrait également être intéressant.

Concernant l’agriculture, la balance commerciale excédentaire est à relativiser. L’exemple de l’entreprise Doux et du modèle agricole breton tant loué par le passé sont à ce titre révélateur. A grands coups de millions d’euros subventionnés par l’Union européenne, des poulets élevés en batterie de qualité plus que médiocre étaient exportés en masse à l’international. Les conséquences écologiques de ce système étaient dévastatrices, tout comme le sont les conséquences humaines et économiques aujourd’hui. Aujourd’hui, l’heure est au développement d’une agriculture durable et soutenable, d’une production raisonnée pour une consommation locale. Le concept d’ultra-productivité est désormais révolu.

Enfin, le secteur du tourisme abordé par la ministre oublie les conséquences collatérales. Dans la lignée de l’action des militants de l’UDB Jeunes du samedi 6 octobre à Saint-Malo, il est à noter qu’une activité touristique effrénée nuit durablement à la pérennité des zones touristiques le reste de l’année. L’instauration de cités balnéaires occasionne six semaines durant une forte activité, dont bénéficient entre autres de grands groupes implantés pour l’occasion (casinos, grands hôtels…). Le pourcentage ahurissant de résidences secondaires (près de 80% par endroit) entraîne le reste de l’année une mise à mort des villes côtières et des îles, occasionnant la fermeture de commerces et de services publics de proximité. L’inflation immobilière résultant de cette activité empêche de surcroît l’implantation de jeunes actifs ou non qui ont grandi dans ces territoires, et les contraint d’aller s’installer à plusieurs dizaines de kilomètres.


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