Nous apprenons l’assassinat de l’écologiste brésilien José Claudio Ribeiro Da Silva et de sa compagne, tués mardi soir dans une embuscade. Ils luttaient contre les ravages de la déforestation toujours plus rapide de la forêt Amazonienne en raison de la forte demande de soja dans le monde.
La soumission de la société brésilienne à une croissance économique hors de contrôle est une hérésie. La richesse du pays qui augmente n’aura pas de retombées pour le peuple, au contraire, elle concentre les richesses. L’exportation de la canne à sucre, de l’eucalyptus ou encore du soja transgénique augmente le PIB dans l’immédiat mais est une véritable catastrophe environnementale qu’ils paieront dans un futur proche.
Un exemple dans le sud du pays : la société Vetorantim a acquis une ferme de 14 000 hectares pour produire exclusivement de l’eucalyptus. Son objectif est d’arriver à 500 000 hectares. Une plante de ce type consomme 60 L d’eau par jour. Inutile d’égorger un poulet pour deviner les problèmes écologiques terribles qui se profilent.
Au Brésil, près de la moitié des 500 députés du Congrès sont liés à l’agro-business et défendent donc les grandes exploitations et industries. Le pays est ainsi dans un système verrouillé sans possibilité de remise en cause de ce système malgré l’arrivée de Dilma Roussef, peut être légèrement plus proche des idées écologistes que son prédécesseur, Lula.
Il faut savoir que pas moins de 10 millions d’hectares de terre se désertifient chaque année dans le monde. Au nom de quoi? Sinon de la recherche de ressources au profit des grandes multinationales?
Dans ces conditions, la lutte n’a plus seulement pour objet la terre mais bien la résistance de l’espèce humaine contre la volonté destructrice de la rentabilité financière.
Aujourd’hui comme hier, nous serons toujours solidaires des activistes pacifistes victimes de la répression à travers le monde.