Les jeunes de l’UDB accueillis à la mairie de Brest

Lors de leur tro-Breizh des facs à Brest, les Jeunes de l’UDB ont été accueillis officiellement par Anne-Marie Kervern, adjointe au maire et conseillère communautaire. L’UDB compte deux élues à Brest puisque Frédérique Nédellec occupe elle aussi un poste. Voici une retranscription de notre rencontre avec une élue qui ne fait pas les choses à moitié:

Comment considères-tu ta charge d’élue UDB?

Représenter la ville, c’est marquer sa présence, sa différence. J’essaye toujours de penser le thème dont on discute dans une vision plus globale de la Bretagne pour éviter les concurrences avec les autres territoires. Je considère au contraire que Brest doit être solidaire des autres villes bretonnes. Il faut garder la tête froide et ne pas avoir le nez dans le guidon si l’on veut être complémentaires.

J’imagine Brest comme la capitale de la Bretagne au même titre que Rennes ou Nantes. J’aime cette idée de capitale réticulaire qui s’articulerait autour des trois pôles que sont Rennes, Nantes et Brest. Une capitale tripolaire! Brest est la capitale occidentale de Bretagne  avec son port, son aéroport, son pôle scientifique (la mer notamment) et son pôle télécom.

… Sans oublier Climsat, le nouveau centre de l’ONU qui s’installera à Brest courant 2009 pour étudier le changement climatique!

Exactement. Bref, pour revenir à la question, je suis très attachée aux symboles. De même que les frères Morvan ont tracé le premier sillon des vieilles charrues à Carhaix, je m’attache à travailler par petites touches qui, une fois multipliées, donnent un tableau magnifique! A chaque mariage, par exemple, j’offre un petit fascicule où l’on explique comment parler d’amour en breton.

Notre plus-value, à Brest, selon nos propres collègues, c’est notre fort ancrage en Bretagne et nos liens avec les autres peuples du monde. C’est d’ailleurs la raison de mon engagement politique à l’UDB!

Raconte nous ça un peu…

J’avais 16 ans quand Djamila Bupacha, militante du FLN, a été emprisonnée et torturée. C’est le début d’un combat anti-impérialiste pour moi qui fait le lien avec mon engagement pour la reconnaissance du peuple breton. J’ai rencontré à peu près à cette époque un vendeur du Peuple Breton… au RU de Brest (note des Jeunes: la boucle et bouclée!). L’UDB s’est toujours élevée contre le colonialisme en général et ce genre de pratique en particulier.

Et aujourd’hui, tu es chargée de t’occuper de l’amitié entre les peuples ici à Brest?

Oui, du dialogue des cultures! La Bretagne avait beau être ouverte sur le monde, le sujet n’était pas trop abordé. Sans doute parce que ce n’était pas vraiment une terre d’immigration! Le premier élu en France à avoir eu une délégation de la sorte était Cohn Bendit, en Alsace. La France a beaucoup de retard dans ce domaine. Sans doute son système d’assimilation y est-il pour quelque chose! On le voit régulièrement: quand les symboles de la puissance sont attaqués, c’est un signe que le système a échoué.

Je préfère parler d’insertion. L’UNESCO dit que nous allons vers des sociétés multiculturelles. Encore faudrait-il que les gens sachent que les cultures se côtoient ici aussi! J’essaye donc de mettre en contact des populations de différentes origines en créant des espaces, des points de contacts et en créant du débat à partir d’une approche qui vise à lutter contre les discriminations.

L’objectif est de sortir les langues du monde présentes dans la rue pour montrer la richesse de la ville de Brest. Combien de personnes savent que le campus de Brest recence 35 langues différentes? Cette différence ne doit pas être vécue comme un handicap, mais comme une richesse.

Un exemple concrêt: quand Yvan Le Bolloc’h (qui est de ma rue) joue avec son groupe de musique manouche, on essaye de placer devant des enfants des gens du voyage. Une façon pour tout le monde de faire du lien.

Photo: les Jeunes de l’UDB et Anne-Marie Kervern.