Gael : Salut Rhisiart! Bon, nous savons tous les deux que l’Alliance Libre Européenne jeunes n’est pas très connue dans nos pays respectifs. L’une des solutions est de parler de jeunes de différents partis appartenant aux nations constitutives de l’ALE jeunes. Et donc Rhisiart, tu es le premier! Peux-tu te présenter en quelques lignes?
Rhisiart: Mon nom est Rhisiart Tal-e-bot et je suis le président de l’Alliance Libre Européenne jeunes depuis 2007. Avant cela, j’ai été membre du bureau depuis 2004.
Je suis originaire du Pays de Galles et était membre des jeunes du Plaid Cymru de nombreuses années. J’ai même représenté une fois la branche jeune à une conférence en 1999 in Aabenraa au Danemark à propos des « minorités ». J’ai déménagement en Cornouailles au début de ma vingtaine et ai adhéré au Mebyon Kernow (MK), « le parti pour la Cornouailles », le parti nationaliste frère du laid Cymru. Je suis devenu actif au MK rapidement et participé à de nombreuses élections, ai été membre de l’éxecutif et je suis devenu le leader des jeunes du MK. Je suis actuellement le secrétaire du Kernow X (le nom de la branche jeune).
Je représente le Kernow X au bureau de l’ALE jeunes. J’ai toujours de bons contact avec le MK et suis au courant de ce qui se passe en Cornouailles même si je vis désormais… au Pays Basque!
Tu m’avais dit être membre et du MK et du Plaid. Pourquoi les deux?
Malheureusement, je n’ai pas renouvelé mon adhésion au Plaid, mais c’est bien que tu m’y fasse penser! Je suis gallois en premier lieu et le Pays de Galles est toujours mon port d’attache. Toute ma famille vit toujours dans la ville qui m’a vu grandir et durant les trois dernières années, j’ai visité bien plus le Pays de Galles que la Cornouaille. Je suis un supporter assidu du Plaid même si je ne me suis présenté à aucune élection pour le parti, à l’exception de fausses élections à l’école quand j’étais âgé de 15 ans (j’ai d’ailleurs été élu avec une large majorité, merci aux bons amis de ma mère militant du Plaid).
J’espère retourner au Pays de Galles un jour et me réinvestir dans le Plaid.
En plus d’être président de l’ALE jeunes, tu es aussi secrétaire général de la Celtic League. Peux-tu nous expliquer ton boulot dans cette organisation?
Oui, je suis secrétaire général de la Celtic League (Ligue Celtique), une organisation international qui traite de l’environnement, des droits humains et linguistiques et de de politique. La Ligue a des branches dans les six nations celtes et est active depuis 1961. Gwynfor Evans, militant du Plaid Cymru et politicien fur président par le passé.
Je suis devenu secrétaire général en 2007, mais avant j’ai été un militant acharné de la branche cornique de la Ligue depuis disons 2000.
Je suis passionné par mon travail à la Ligue Celtique et je travaille bénévolement pour l’organisation chaque jour. Mon investissement en quelques mots repose sur la prise de contact entre les différentes branches et membres, sur la résolution des conflits et sur bien d’autres choses. Le travail peut être divers bien qu’il y ait généralement des éléments politiques impliqués. Aujourd’hui, par exemple, avant mon « travail de jour », j’ai écrit deux lettres, une pour Ofcom au Royaume Uni pour me plaindre de leur décision d’autoriser un journaliste à couper son programme régional et la seconde au gouvernement écossais pour leur demander de réprimer le racisme durant les matchs de football écossais.
Je suis chanceux à la Ligue Celtique en ceci que je travaille main dans la main avec des gens qui disposent d’une vaste expérience dans les ONG dans les pays celtes. Ils me donnent régulièrement des conseils et des informations très utiles si bien que je peux être efficace au boulot.
C’est ta dernière année en tant que président de l’ALE jeunes: quel est ton impression concernant ton travail? Que pourrions-nous mieux faire à l’avenir?
Le travail à l’ALE jeunes est très important, pas seulement pour moi, mais en tant qu’organisation européenne. C’est un débouché important pour les organisations nationalistes ou régionalistes à travers l’Europe et c’est une opportunité pour avoir une unique plate-forme pour les organisations membres afin de créer un réseau de personnes proches de nos idées. J’ai été assez gâté en étant capable de dépenser des années de travail proche des membres du bureau de l’ALE jeunes et des organisations. J’ai rencontré de nombreuses personnes intéressantes, intelligentes et politisés venant de différentes cultures et visité des lieux magnifiques en Europe même s’il n’y a jamais beaucoup de temps pour faire du tourisme.
Ce qui m’a surpris au départ à propos des gens et des groupes que j’ai rencontré, c’était les similitudes entre nos expériences et également nos aspirations pour le futur. Il est souvent difficile de voir l’imposante image européenne surtout quand votre groupe est petit, avec des moyens faibles et que vous êtes mis en déroute politiquement parlant dans un territoire spécifique. Il est facile de rester avec sa propre structure, menant en avant les campagnes de vos groupes et partis, de se battre aux élections et de réussir, en donnant tout, tous les jours, à rester une petite organisation. Pourtant, il est nécessaire parfois de prendre du recul, de s’arrêter et de regarder l’horizon et de voyager un peu.
j’ai été chanceux dans le sens où je suis allé en Cornouailles. Je n’avais jamais visité la Cornouailles avant de déménager et j’étais étonné de la similitude entre ce pays et le Pays de Galles. L’esprit des gens, le paysage, la culture, la langue m’était très familière. ça m’a donné un surplus de curiosité qui m’ont ouvert bien des perspectives…
Quand j’étais enfant, je me souviens que je me sentais très isolé au Pays de Galles. Je sentais que le Pays de Galles avait été oppressé par ses puissants voisins (ce qui, évidemment était le cas) et j’avais un sentiment d’espoir en pensant que le Pays de Galles pourrait voler de ses propres ailes. J’ai, au départ, rejoins le parti communiste (à cause d’un ami de la famille qui avait combattu durant la guerre civile espagnole), parce que je pensais que si je rejoignais des gens qui pensaient la même chose, nous pourrions peut-être arriver à quelque chose. Pourtant, cette vision a été détruite quand je me suis rendu compte que le British Community Party n’avait pas envie d’un Pays de Galles indépendant.
J’ai mis du temps après cela pour trouver le Paid Cymru, je devais n’avoir que 14 ans et pourtant toujours jeune!
Ce que j’essaye de dire, c’est que le travail de l’ALE jeunes est très important parce qu’il permet à des jeunes de rencontrer d’autres jeunes, en face à face, de divers territoires qui se reconnaissent dans les mêmes idées politiques que vous. Je sais que certains de nos membres sont plus à gauche ou à droite politiquement que d’autres, mais la différence entre nous n’est pas si grande d’un point de vue culturel. Nous cherchons tous l’indépendance ou un degré supérieur d’autonomie pour nos nations/ régions et nous savons que pour y arriver, nous avons besoin d’une autre Union Européenne que celle-ci. Je crois sincèrement que c’est possible, mais cela ne peut être atteint par un groupe seul. C’est en travaillant ensemble que nous pourrons espérer atteindre ce but.
L’Union Européenne est devenu plus importante dans nos vies de tous les jours moins nous nous investirons, plus une Europe des Etats se pérenisera. Les jeunes sont évidemment le futur de l’Europe, mais j’espère que le futur de l’Europe ne sera pas celui qui continue de placer les intérêts des Etats avant les intérêts des peuples. Les jeunes de l’ALE ont une responsabilité, celle de faire savoir à tous qu’une autre Europe est nécessaire, mais aussi de faire prendre conscience dans leurs propres nations que leurs droits sont promû et protégé au niveau européen et qu’ils ne sont pas seuls dans leurs combats.
Ok Rhisiart, c’est tout pour aujourd’hui. Tu es un homme occupé, mais j’espère que l’on continuera à échanger et à prendre du plaisir ensemble.
Je crois que l’ALE jeunes, avec ses ressources limitées, fait du bon travail. C’est encore une très jeune organisation et il y a encore tant à faire en terme d’organisation et de coordination que le potentiel est encore énorme. Nous avons souffert, par le passé, d’un manque de consistance des délégations des partis membres. Une organisation doit être vraiment au point pour être impliquée au départ, mais après quelques temps, leur représentant n’est plus capable de rester à des responsabilités pour une raison ou une autre si bien que le groupe peut disparaître jusqu’à ce que quelqu’un d’autre arrive. C’est commun aux organisations membres puisqu’elles sont relativement petites et que leurs moyens sont limitées. Cela a un effet sur l’ALE jeunes.
Pourtant, ce dernier bureau a la chance de compter des membres qui ont été très assidu et actif. Cela a permis de renforcer l’organisation en la rendant plus efficace et nous espérons pouvoir présenter certains de ces changements lors de l’Assemblée Général de 2009. L’ALE jeunes devra alors travailler de faon plus proche avec l’ALE tout en gardant son indépendance. Nous sommes sur la bonne voie. L’ALE jeunes doit donner plus d’opportunités à ces membres de se rencontrer physiquement pour travailler sur des projets communs. C’est ainsi que nous pourrons faire prendre conscience à nos membres du travail que nous faisons en tant qu’organisation, mais cela peut aussi montrer à nos membres qu’il y a d’autres qu’eux en Europe à avoir les mêmes objectifs.
Photo: Rhisiart revendique le .ker au même titre que l’UDB revendique le .bzh