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L’Empire contre-attaque : l’Etat français contre les droits Kanaks à l’autodétermination

     Le 22 juin 2024, plusieurs responsables indépendantistes de la Kanaky sont transférés en détention en métropole après avoir été mis en examen à Nouméa. Christian Tein à Mulhouse, Brenda Wanabo à Dijon et Frédérique Muliava à Riom. Ces transferts à plus de 17 000 km du lieu de vie de ces militant·e·s sonnent comme une punition coloniale française à l’encontre du peuple Kanak et ses représentant·e·s s’étant soulevé•e•s en mai dernier contre l’irrespect des accords de Nouméa de 1998.

     La “Nouvelle Calédonie” ou Kanaky, considérée comme un territoire “non autonome” français (entendons un territoire colonial) par l’ONU depuis 1946 et réaffirmé en 1986, devait se prononcer lors des référendums de 2018, 2020 et 2021 sur son autodétermination. L’Etat français depuis 1854 mène sur le territoire kanak une politique coloniale de peuplement. L’intérêt français depuis, au-delà de la question des Zones Économiques Exclusives (ZEE), reste celui de l’importante extraction minière de nickel. Le territoire est divisé dans sa géographie et sa démographie avec des espaces majoritairement peuplés d’Européens (les Caldoches) et d’espaces majoritairement peuplés de Kanaks, sans compter les minorités de peuples du Pacifique notamment Wallisiens et Futuniens. Dès lors, le changement des modalités du corps électoral en Kanaky, annoncé par le gouvernement devant l’Assemblée Nationale et rejeté par les partis et militant•e•s kanaks a entraîné le soulèvement du peuple sur l’île et une situation de guerre civile avec des milices caldoches ayant perpétré des violences physiques de nature coloniale sur les peuples de Kanaky.

     Lorsque l’Etat “démocratique” français n’obtient pas les résultats escomptés de sa politique coloniale, les règles sont changées pour obtenir la majorité voulue. Ces transferts de prisonnier·e·s politiques kanaks en France est une négation des droits des peuples dans le monde : contraindre physiquement et financièrement les militant·e·s et leurs familles dans cette procédure judiciaire est un des signes concrets de la continuité coloniale française sur le territoire. Le président E. Macron, appuyé par l’appareil d’Etat, confirme la politique de violence structurelle et institutionnelle de la France contre les peuples de Kanaky. Ce procédé n’est pas nouveau, dans une moindre mesure kilométrique : l’emprisonnement politique d’Yvan Colonna à Marseille et le transfert refusé en Corse montre que l’Etat français considère ses intérêts avant le droit carcéral des détenus politiques en France.

     L’UDB Yaouank apporte son soutien aux militant·e·s kanaks, leurs familles et proches, victimes d’injustices dans le cadre de cette procédure judiciaire, en plus d’une situation coloniale pluriséculaire.

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